Saturday, February 16, 2013

L’aide alimentaire, source de famine


La Dépêche du Midi du 8 février titre sur « Europe : menace sur l’aide alimentaire » où soi-disant ce serait « l’opération de la dernière chance pour le Programme européen d’aides aux plus démunis, menacé d’abandon », faisant référence au débat sur ce sujet au parlement européen à Bruxelles.

Qu’elle soit alimentaire ou au développement, l’aide est un des grands symboles de l’activisme socialiste. Elle cristallise les diverses formes de générosité primaire et de preuve de bonne volonté. Comment peut-on être opposé à l’aide aux pauvres ou à ceux qui ont faim ? Il n’y a guère que nous autres monstres libéraux qui trouvions à redire à une démarche aussi charitable et généreuse.

Et en effet, le libéral crie en l’occurrence au scandale. Comme l’aide au développement, cette forme d’aide alimentaire est une hérésie, un scandale à la fois moral et économique. Voyons pourquoi. Soyons clair, aider son prochain est une belle et noble action. Il n’est pas question ici de contester la valeur morale de l’aide spontanée et donc de l’action des nombreuses associations qui viennent au secours des pauvres et démunis véritables. Mais ce n’est absolument pas de cela que traite l’article.

L’article met en avant la fin, ou la réduction, de l’aide par l’Europe. Donc il s’agit de fonds venant de nos impôts et non  de nos dons spontanés. Voilà une grosse différence. Une part de nos impôts sert donc à nourrir gratuitement une masse grandissante de gens sans notre avis, sans même qu’on le sache vraiment. On prend à Paul pour donner à Pierre, mais sans trop faire cas des conséquences sur Paul ni de la bonne foi de Pierre. Le « pauvre affamé » l’est-il vraiment ? Qui en juge et comment ?

Mais il y a pire que la seule immoralité de la redistribution imposée. Car l’aide alimentaire prise sur l’impôt a comme conséquence l’inverse de son objectif : elle affame au lieu de nourrir. Comment ? C’est assez simple, en trois temps. En premier, l’argent prélevé sur les contribuables est autant que ceux-ci n’auront pas pu investir dans l’économie – la vraie. Les millions donnés par force à l’aide sont autant de millions qui n’auront pas servi à la création ou l’amélioration d’entreprises, qui en cascade auraient créé des emplois et de la richesse pour tous. Toutes les formes d’impôt nous appauvrissent.

Ensuite, les aides avilissent. Les aidés prennent l’habitude d’être aidés. Pourquoi les chiffres de l’aide alimentaire ne baissent-ils pas ? Parce quand vous recevez un repas gratuit, rien ne vous incite à ne pas continuer si le système le permet. C’est le même phénomène pour toutes les formes d’aide.

Enfin, l’aide prolongée fausse le marché de l’alimentation. Les personnes n’ayant véritablement que peu de moyens créent en temps normal une demande sur le marché pour des repas peu chers. Et cette demande finit immanquablement par amener à une offre correspondante. C’est le principe même de l’offre et de la demande dont la logique échappe aux esprits socialisants.

Mais lorsque de manière durable, il est mis sur le marché des repas gratuits en grande quantité, cette manne constitue une concurrence déloyale envers les quelques restaurateurs qui pouvaient se lancer sur le repas à bon marché. Et très vite, cette offre fait faillite ou se réoriente et disparaît, faute de capacité à générer suffisamment de profits. Les quelques personnes qui profitaient de leurs repas à petit prix finissent par ne plus trouver d’adresses accessibles et ne pouvoir faire autrement que de venir elles aussi grossir les rangs des personnes dépendant de l’aide alimentaire.

Il en va de l’aide alimentaire comme de toutes les formes d’aide imposée. Que les socialistes le veuillent ou non, l’économie a des lois qui s’imposent à eux. Une d’elles fait des aides une calamité.

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