Thursday, January 2, 2014

Série Analyse des Programmes : Le PS : 1 à 6

Pour le PS, il est fait référence aux 30 propositions de la campagne de François Hollande en 2012.

"Pour muscler la compétitivité de la France, nous créerons une Banque publique d’investissement, qui investira dans la recherche et l’innovation, soutiendra les PME-PMI, prendra des participations dans les activités stratégiques et les filières industrielles d’avenir, et dont les moyens seront mobilisés sous la forme de fonds régionaux en copilotage avec les régions et leurs élus."
Tout d'abord, la compétitivité n'est pas tant affaire de banque que de conditions sociales. Aujourd'hui, le premier frein à la compétitivité reste la fiscalité et nos 57% de PIB public. Vouloir accélérer, c'est bien. Enlever les boulets aux pieds pour ce faire, c'est mieux. Ensuite, il est bien de vouloir investir, mais il y a déjà les acteurs en place pour cela, les "régions et leurs élus" sont en général incapables de savoir en quoi investir - ah si pardon, ils savent en effet quelles sont les entreprises locales qu'ils pourront ainsi arroser de subventions et se mettre dans la poche électorale.
Enfin, il n'est tout simplement pas du domaine de l’état de prendre part active à l’économie. Certes le PS reste logique avec son orientation socialiste, mais Mises a montré il y a bientôt un siècle que le socialisme ne peut tout simplement pas fonctionner.


"Pour l’emploi des jeunes, nous créerons 300 000 « emplois d’avenir » dans les domaines de l’innovation environnementale et sociale."
La création d'emploi ne se décrète pas et le pouvoir ne peut créer que des emplois inutiles ou improductifs, car seules les entreprises privées créent de la valeur et ont donc potentiellement des emplois productifs. Le chiffre est totalement arbitraire et vide de sens, tout au plus estime-t-il l'espoir de gagner autant de sympathisants. Les emplois ne sont pas plus ni moins d'avenir que d'autres, il appartient à chacun de nous de se donner un avenir. Enfin, l’état étant totalement incapable de la moindre innovation, faire croire a la capacité de créer autant d’activité dans des domaines aussi flous relève tout simplement de l'enfumage.


« Pour refaire passer l’économie devant la finance et pour réguler le système financier, nous baisserons l’impôt sur les sociétés de 33 % à 20 % pour les entreprises qui réinvestissent intégralement leurs bénéfices et l’augmenterons jusqu’à 40 % pour celles qui privilégient les dividendes des actionnaires ; nous instaurerons au niveau européen une taxe de 0,05 % sur les transactions financières ; nous lutterons pour la suppression des paradis fiscaux ; nous séparerons les activités de dépôt et d’investissement des banques ; nous créerons une agence de notation publique européenne. »
Le PS nous montre une fois de plus combien il vit encore dans le rêve, hélas pour notre cauchemar. Il croit tout d’abord pouvoir faire ce qu’il veut de l’économie par la loi et les taxes, sans voir que l’économie n’est rien d’autre que l’expression du peuple et que c’est donc le peuple qu’il tente de tordre à son idéal, et non l’inverse. Sa vision de la finance est de plus caricaturale, puisque celle-ci serait décorrélée, voire pénalisante de l’économie. Or la finance est le cœur du capitalisme et du financement de l’économie. Il oublie – volontairement – que bien des défauts de ladite finance sont en fait le reflet des défauts de la monnaie et du système monétaire. De même pour les actionnaires, que cherche-t-il ? Sans dividendes, plus d’actionnaires, mais aussi plus d’entreprises. Ah oui bien sûr, on croit encore qu’il sera possible de toutes les nationaliser ? Quant à la loi Tobin sur les transactions financières, il suffit juste de poser une question pour se rendre compte de son ridicule : est-ce que quand j’achète mon pain ou que je fais mes courses, je crée ou pas une transaction financière ? Et pour finir, le même genre de question pour les paradis fiscaux… Non, décidément le PS en matière économique est resté à l’âge de Pierre…. (Pierre Laval bien sûr.)


« Pour protéger les salariés, nous créerons une sécurité sociale professionnelle, matérialisée par un compte temps-formation, permettant à chacun de reprendre des études, de réaliser un projet personnel, de s’occuper de sa famille et de choisir les modalités de son départ en retraite. Nous dissuaderons les licenciements boursiers par des pénalités financières pour les entreprises qui en même temps versent des dividendes à leurs actionnaires. »
Protéger les salariés. Les grands mots sont lâchés. Il faut que le salarié soit autant protégé que le fonctionnaire – cela permet de ne plus considérer celui-ci comme un privilégié, mais comme l’idéal. Or plus ont croit protéger à court terme, moins on protège à long terme. Il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Ce qu’on ne voit pas, c’est que les entreprises, qui ont besoin de flexibilité car le marché n’est jamais stable et ne peut pas l’être, retarderont de plus en plus l’embauche. Et les embauches seront de plus en plus déplacées vers les rares structures qui encore n’ont pas à subir ces contraintes – on pense à l’intérim. Et on finit par créer une société d’intérimaires là où on voulait une société de fonctionnaires.


« Pour protéger les intérêts de l’Europe, de ses savoir-faire et de ses salariés dans la mondialisation, pour mieux réguler le commerce, nous agirons pour augmenter les droits de douane sur les produits provenant de pays ne respectant pas les normes internationales en matière sociale, sanitaire ou environnementale.» 
Nous revoilà avec le PS qui tout de suite a besoin de protéger, et de protéger toute l’Europe cette fois ! La France ne lui suffit plus ! Comme d’habitude, la mondialisation serait un diable et il faudrait nous en protéger. Incohérence flagrante, il y aurait problème à subir la concurrence du monde, mais pas par contre à subir celle de nos amis européens. Le classique droit de douane, dénoncé et tourné en ridicule déjà par F.Bastiat avant 1850, ressort comme punition envers les méchants pays anti-sociaux, mais on se garde bien de voir que ce sont toujours les français qui le payent et sont donc les seuls punis. Une fois de plus, un parti de gauche démontre son incompétence économique…


« Pour que l’Europe puisse avancer, nous proposerons à nos partenaires d’émettre des emprunts européens (eurobonds) afin de financer les investissements du futur (réseaux de transport d’énergie, réseaux numériques, biotechnologies...) et les champions industriels de demain. »
Au moins avec le PS, c’est court. Mais il faut dire que c’est dense, quatre erreurs en une phrase. Pourquoi l’état se mêlerait-il de financer quoi que ce soit s’il vous plait ? C’est aux entreprises et aux banques de voir l’avenir et de prendre le risque entrepreneurial. Un état n’investit jamais car il ne dégage aucun retour sur investissement ni aucun dividende à reverser à ses citoyens. Pourquoi l’Europe ? Nous sommes en France et nous avons une dette à purger. Pourquoi ces technologies et comment savoir qui seront les « champions de demain » ? Ce risque, cet inconnu, ce n’est pas à l’état d’y toucher. Enfin, pourquoi des « bonds » ? Est-ce la seule manière de financer l’avenir ? Laissons faire les financiers, c’est leur métier de choisir la formule adaptée. Bref, un bel exemple de source de collusion entre pouvoir et grandes entreprises, mais rien de positif qui ne puisse sortir d’une autre pompe à fric.

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