Thursday, October 20, 2016

Larmoiements sur l’armement salement allemand

On a attiré mon attention sur un fait majeur de l’actualité. Selon des sources télévisuelles « l’armée française tourne une page : elle va doter ses soldats de fusils d'assaut allemands HK 416 pour remplacer ses célèbres Famas, conçus au début des années 70 et fabriqués pendant trois décennies à Saint-Etienne. » Voilà en effet de quoi provoquer l’émotion dans bien des chaumières, surtout des chaumières de chômeurs ou dans cette charmante ville où s’amassent les Famas faits-mains.

Sérieusement, quelle plaisanterie que voilà. Alors que le chauvinisme économique est porté comme un étendard, qu’on nous a rebattu les oreilles d’un label attestant du « mehde in France », qu’on jette des milliards dans un porte-avions sous vérins qui porte surtout à rire, voilà qu’on achète l’instrument futur de nos trous de balles chez Bosch. Bientôt, un marché noir du Famas à Damas ?

Mais des incohérences de l’état, il n’a plus lieu de s’étonner. Un état est forcément incohérent, sa nature, ses fondements mêmes sont incohérents, il n’y a là qu’une turpitude de plus mise à jour.

Plus désolant est le ridicule des larmoiements de tous ceux qui crient au scandale devant cette décision dérisoire. Que craignent donc ces critiques ? J’imagine plusieurs choses : la perte de marchés et d’activité à Saint-Etienne ; la dépendance envers l’industrie allemande ; l’image que le pays donne de sa propre industrie. Aucune de ces critiques ne tient face à l’analyse libérale.

La perte de marché ? Eh bien, nos industriels, s’ils sont si bons qu’on le dit, pourquoi n’ont-ils pas su le démontrer à des acheteurs qui devaient pourtant leur être favorables ? Pourquoi faudrait-il que l’état dépense plus pour acheter une qualité moindre, sous prétexte que la concurrence l’écrit Qualität ?

La dépendance ? Cinquante ans d’Europe ne seraient-ils en fait que collaboration ? Notre confiance envers nos voisins serait-elle inexistante au point d’acheter leurs machines mais pas leurs fusils ?

Mais pour un libéral, la véritable question de fond est bien ailleurs. Elle est très simple à exprimer : pourquoi ne pas privatiser l’armée, qui bien sûr dans ce cas se fournirait auprès des fournisseurs qu’elle considèrerait les meilleurs, d’où qu’ils viennent ? Une armée est bien évidemment indispensable pour assurer la liberté et donc la défense du peuple qui la finance. Mais justement, puisqu’il la finance – ce qui est le cas aujourd’hui via nos impôts – pourquoi ne pas mettre des armées-entreprises en libre concurrence pour nous apporter cet important service de défense ?

J’entends déjà les cris d’effroi. Et pourtant. Si la défense est si importante, comment peut-on imaginer la confier à ceux qui pourraient la retourner contre nous ? La véritable liberté, ce n’est pas de pouvoir se défendre des Allemands, qui sont des gens comme nous, mais de ces quelques tarés qui ont besoin du pouvoir pour faire ce que bon leur semble à nos dépens. Mais une idée me vient qui pourrait bien satisfaire tout le monde : Et si on s’armait pour construire le Famas à Le Mans ?

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