Saturday, March 4, 2017

Justice et Politique

La campagne électorale 2017 laissera sans doute des traces comme l’une des plus révélatrices de la corruption du pouvoir et des institutions, lesquelles pourtant sont censées, issues des Lumières, être garantes de cette belle légende de l’équilibre des pouvoirs au sein de la démocratie représentative.

Le dernier rebondissement en ce début mars vient de la justice, enfin disons plutôt du pouvoir judiciaire, en toute indépendance du ministre de la justice bien sûr, qui se prend de flanquer une mise en examen sur le dos du candidat sorti péniblement de la primaire de la droite et du centre.

Je le reprécise une nouvelle fois : je ne vote pas, je ne suis pour aucun candidat, donc je ne viens pas plaindre le pauvre Fillon. Je ne m’étonne pas non plus de la pourriture ambiante que l’affaire contribue à révéler en matière de corruption de la gent politicienne. Non, ce sont les mécanismes du semblant de justice en place qui me révulsent dans cette affaire.

Tout d’abord, dans un système de liberté où règne une vraie justice, il n’y a que deux cas de figure. Soit ce sont les victimes qui portent plainte devant le juge, juge de leur choix de plus. Soit la police, au vu d’un flagrant délit, vous conduit face à vos victimes, ce qui nous ramène au cas précédent. Il n’y a pas d’instance étatique pseudo policière ou moralisatrice qui prend seule ou sur commande l’initiative de vous mettre en état d’arrestation. Personne ne peut se mettre au-dessus du citoyen.

Mais plus fondamentalement, dans un système de liberté, il n’y a pas un moment où un individu est justiciable et un autre où il ne l’est pas, ou ne devrait plus l’être, parce que devenu personnage politique. Parce que les « institutions » de notre démocratie reposent sur des individus, ceux-ci se voient truffés de protections diverses envers le « pouvoir judiciaire » qui sinon risquerait de mettre en danger le fonctionnement de cette belle mécanique faussement représentative des citoyens.

Bien sûr, peut-être que si les « élus » n’avaient rien à se reprocher, les choses seraient plus simples, on peut toujours rêver. Mais même un incorruptible serait à la merci d’une justice décidée à en découdre pour des raisons plus ou moins avouables. Séparation des pouvoirs me dira-t-on ?

Tu parles. Une vraie justice est avant tout une justice de vrais crimes. Or il n’y a pas deux options. Soit on constate qu’il n’y a eu personne pour porter plainte et donc qu’il n’y a pas de crime et que cette affaire est donc une mise en scène politicienne minable. Soit si l’on doit considérer avec plus de lucidité qu’il y a en effet crime, alors les politiciens doivent être reconnus pour ce qu’ils sont tous, c’est-à-dire des receleurs de taxes abusivement prélevées sur le peuple. Et dans ce cas, il convient de les condamner tous et sans exception, Fillon au même titre que tous les autres candidats.

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